Combien de fois ai-je été coincée dans des pensées en apparence inoffensives, mais qui avaient pour effet de m’entrainer dans des conversations avec l’intention d’arriver à mes fins, de convaincre ou de sortir mon meilleur argument? Vous savez ce genre de pensées comme : « j’ai raison, il a tort/je ne vais pas m’en laisser imposer/je vais lui sortir un argument massue… » et je pourrais continuer.
Aujourd’hui avec le recul et nourrie par mon parcours en communication consciente, je sais que la bienveillance, nous la portons tous, seulement elle est quelquefois encombrée de nos conditionnements et de nos défenses, ce qui nous entraine dans des communications où la dualité et les jeux de pouvoir déterminent une issue souvent souffrante pour soi et pour autrui.
Je partage avec vous mes premiers pas vers plus de bienveillance et je vous invite à faire un voyage à l’intérieur de vous pour cibler quels pourraient être les vôtres.
Mon premier pas vers plus de bienveillance s’est manifesté le jour où j’ai réalisé que peu importe le changement que je voulais voir chez les autres, la personne que je pouvais inspirer, transformer, éveiller était là devant moi, de l’autre côté de mon miroir. Immense révélation qui a remis mes pendules à l’heure sur : avoir des projets sur l’autre, vouloir que l’autre comprenne que.. ou encore qu’il fasse ceci ou cela. Cela a été mon premier pas vers plus de bienveillance et bien sûr, cela s’est transmis dans ma façon de communiquer. J’avais compris que si je voulais tant que l’autre fasse ou comprenne…, c’est qu’au fond de moi, j’avais des besoins à nourrir. Je suis ainsi passée du « tu qui tue » à « je me sens… parce que j’ai besoin de… ».
Mon deuxième pas vers plus de bienveillance dans mes communications, c’est quand j’ai découvert que la résistance (à soi et à l’autre) entraine le ressentiment voire la dépression. De cette révélation, une croyance « soutenante » est née : Si la résistance entraine ressentiment voire dépression, l’observation bienveillante de soi et de l’autre, génère paix et ouverture.
C’est là que j’ai commencé à accueillir vraiment, qui j’étais à ce moment précis de ma vie. Étant moins résistante, moins agitée face à moi-même, je suis devenue plus souple dans mes pensées et jugements et grâce à cela, mon écoute a pris une tout autre dimension car, j’écoutais ce que la personne voulait vraiment exprimer plutôt que d’évaluer mentalement ses propos. J’écoute maintenant avec plus d’attention ce que l’autre vit à travers les mots parfois maladroits qu’il emploie. Mon écoute s’est déplacée au niveau du coeur, créant ainsi une zone de confiance et de sécurité pour mon interlocuteur.
Mon troisième pas est inscrit dans le titre du livre de Marshall Rosenberg, père de la communication non violente. Les mots sont des fenêtres ou des murs. Quel est l’impact de mes mots sur l’autre, sur le climat de travail? Quels mots j’emploie quand je pense à moi ou à un autre? Quelle est l’énergie des mots que j’utilise? Sont-ils accusateurs, font-ils sentir l’autre petit? ou au contraire, sont-ils porteurs de collaboration, d’estime de soi et de l’autre? Ah, si j’avais su!
Je croyais que je communiquais avec bienveillance, je constate maintenant que mes défenses étaient souvent présentes, me portant à fuir, à éviter ou encore à argumenter haut et fort. Maintenant que je développe ma bienveillance, il m’est plus facile d’aborder des sujets sensibles avec une certaine sérénité et surtout avec la confiance que je peux nourrir la relation malgré les désaccords et conflits. Et si au cours d’une conversation, je réalise que ça dérape vers une impasse, je peux toujours choisir de faire une pause et de prendre du temps pour recréer la confiance et la sécurité.
La beauté avec la communication bienveillante est qu’elle se bonifie avec la pratique. La communication bienveillante en affaires se passe à l’extérieur de la zone du pouvoir sur, de l’argumentation et de la résistance à l’autre. Elle est guidée par une intention de se relier à l’autre afin de créer un monde où la réelle collaboration se vit chaque jour en cocréation par des gens qui donnent un sens à leur communication.
Enfin, j’aime me relier à la belle définition d’Ani Lodrö Palmo dans son livre L’arme de la bienveillance.« Être bienveillant c’est, entre autres comprendre que tout comme nous, les gens entrent dans une relation avec une petite valise qui contient leur histoire pas toujours drôle, leurs problèmes parfois très complexes, leurs blessures, leurs démons, leur besoin d’être entendus, leurs peurs et parfois leurs douleurs physiques.Nier ou sous-estimer cela nous amène à commettre des erreurs et parfois à saboter toute possibilité de communication. »
Je vous laisse avec une question de réflexion : À l’idée de vous relier avec votre bienveillance naturelle le plus souvent possible dans vos communications, qu’est-ce qui émerge pour vous? Prendre le temps de faire cette réflexion ouvre déjà la voie à suivre votre chemin pour intégrer davantage la communication bienveillante en affaires.
Découvrez les avantages de la communication d’impact en milieu de travail!
Danielle Legault
Formation + Coaching
Relations clients-ventes authentiques-situations difficiles